Page 30 - livre-sans-fonds-perdus
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her pierre,
COn se dit que cela doit être solennel. Tout de même, quarante ans
de vie dont vingt-sept passés à se connaître, ce n’est pas rien.
On se dit que cela doit être émouvant. Se pencher sur ce passé lointain et
ces souvenirs communs, en chérir beaucoup, en regretter certains.
On se dit que cela doit être drôle. Blagues potaches et anecdotes croustil-
lantes.
Alors on réfléchit, on se replonge dans les archives, on fouille au fin fond
des disques durs, et il reste si peu. Ne faites pas confiance à la technologie.
Reste mon propre archivage cérébral, et c’est tellement le foutoir.
Ça commence à treize ans, il y a donc un sacré moment, sur les bancs
(ou plutôt les chaises) des salles de classes de M Greffet, de M Babu-
me
me
siaux ou de M. Piha. Je pense qu’on était tous les deux à peu près toujours
devant, sauf en cours d’allemand vu qu’il n’y avait ni devant ni derrière,
